samedi 24 décembre 2005

Joyeux Temps des Fêtes !

C’est désormais un cliché d’affirmer haut et fort que les fêtes sont devenues commerciales et dénuées de tout le cachet et la valeur qu’elles avaient naguère. Quand le Temps des Fêtes pointe son nez rouge, gonflé et rongé par les mites, chacun s’empresse de dire que cette période est une mascarade de boutiquiers et une occasion en or pour payer ses cartes de crédit jusqu’à la St-Jean-Baptiste. Pourtant, on a beau regarder autour de soi durant cette période, scruter à la loupe les yeux de matante Germaine ou écouter attentivement la discussion haute en couleurs de mononcle Gérard et du cousin Robert, on ne voit guère de changement avec l’année passée, et toutes les autres depuis qu’on a quitté à contrecœur et avec tristesse le cercle des enfants, petits consommateurs inassouvissables mais qui s’avouent tel sans gêne et avec tout le naturel de la jeunesse. Après les jérémiades généralisées de fin novembre, on ne peut être qu’étonné en voyant que Noël demeure le moment propice à l’orgie de papier, choux, rubans, dinde, petits pains fourrés, mauvais vins en boite avalés à la hâte et bières aux décolletés de Molson Dry. Les quelques grenouilles de bénitiers qui y voient encore quelques relents de rois mages et de crèche puante se désenchantent vite en entendant le grand-père libéral à moitié sénile et le cousin à calotte séparatisse à moitié débile réorganiser la politique du Québec en utilisant tout le vocabulaire de la Sainte Église pour ce faire. Les antimondialistes, fervents lecteur de Naomi Klein et porteur de chaussures AdBusters, perdent leur olive virginale en face du regard désabusé des enfants devant leur montagne de cadeaux où l’on retrouve tout Hollywood en miniature. Les pro-Santé, les joggers, les matantes lectrices de Montignac, les adeptes végé qui vont chez Aliments de Santé Laurier comme on allait jadis à la messe ont des haut-le-cœur sur les tables aussi surchargées que les foies des convives le seront le 2 janvier, se pincent le nez sur l’odeur de tabac que traine la bande d’irréductibles fumeurs qui sortent et entrent en groupe, et, enfin, se prennent fréquemment le pouls en voyant les bouteilles vides de rouge, de blanc et de bière s’accumuler en un monticule nauséabond en bas des marches de la cave. La soirée avance et les blagues fusent ça et là. On rirait vraiment si ce n’étaient pas les mêmes que l’année dernière dites par les mêmes personnes que l’année dernière qui reviennent en série. Comme dans les émissions pour enfants, chaque personnage joue à merveille son rôle bien défini pour être certain qu’il n’y aura pas de surprise. Et de fait, il n’y en a aucune. Quand les bougies ont coulé sur la belle nappe à fleurs de gui rouges, que Je veux une poupée pour Noël joue en boucle, que les verres pleins ne se vident plus : la fin est proche. On raccompagne la visite à la porte et chacun va se coucher le ventre plein et l’esprit vide. Il faut se reposer, car la semaine prochaine on défonce l’année chez mononcle René qui fait du maudit bon pâté. Il faudra voir à prendre une bonne résolution pour la nouvelle année. Pourquoi pas un temps des Fêtes différent l’année prochaine ?

1 commentaire:

  1. Je hais les fêtes ,ça n'a plus aucun sens , on fête qui ?quoi ?pourquoi ?

    qui : on ne s'en r'apelle plus
    quoi : la consomation
    pourquoi : pour faire plaisir aux enfants qui n'en n'ont rien a ciré , qui veulent des tas de cadeaux a déballer .

    hé oui mon dernire côté cynique ...

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