lundi 30 janvier 2006

La pensée parlée

La pensée se sert du langage, contrairement aux rêves qui ne produisent que des images. Or, le langage nous éloigne de nous-mêmes en faisant croire que nommer les objets et les sentis est une liaison plus directe avec le réel. Il me semble que c’est le contraire. Le nom des choses est une frontière permanente entre celui qui pense ou parle et le monde dans lequel il vit. Si je regarde un arbre, je le nomme et crée ainsi le concept « arbre » qui s’interpose entre la nature réelle de l’objet et moi. Je ne vois donc jamais cette chose nommée « arbre », mais toujours et uniquement mon arbre intériorisé depuis que je sais nommer l’ « arbre ». Le langage me condamne donc à vivre seul dans mon monde nommé.

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