dimanche 8 janvier 2006

Mon oignon a plusieurs couches

Certaines tapes dans le dos me laissent des traces de saleté et des relents de puanteur. Je finirai par me résigner, mais j'attendrai mon dernier souffle. Je préfère être fou maudit au royaume des voyants que roi tout puissant dans celui des aveugles. Certains font semblant, comme les autruches qui se croient en sécurité en enfouissant la tête dans le sable tandis que leurs gros culs sont exposés à tous vents. Il est des gens qui me font penser à cet homme qui tombe du 40e étage d'un building et qui se dit à chaque fenêtre qui passe : « Jusqu’ici tout va bien… » (C.f. La Haine de Mathieu Kassovitz). Forest Gump est un film, une fantaisie bien ficelée qui contient des moments superbes. Mais croire qu’on a voulu y exposer la possibilité bien réelle du American Dream montre qu’on l’a compris à l’inverse : on n'y suggère pas que tout le monde peut réussir, on y dit plutôt, avec un gros clin d'oeil, que n’importe quel imbécile, si la chance lui sourit, peut devenir riche, célèbre et heureux. Je ne courbe le dos que devant l’invulnérable adversité ou sous l'influence de l'opérante sagesse. Je laisse les autres occasions de montrer sa souplesse dorsale à ceux qui le méritent vraiment. Pour être heureux, ce n'est pas suffisant de faire comme si on l'était ou encore de dresser une liste d’épicevie où l’on coche les uns après les autres les éléments qui, dit-on, mènent au bonheur. Il me semble qu'être heureux n’est pas un objectif, mais plutôt un souffle soudain, une vague subite. S’en targuer, voire seulement s’en apercevoir, produit instantanément l’extinction. C’est pourquoi il y a toute cette agitation, ces affolements de chiens qui tournent sur eux-mêmes pour attraper leur queue. Sans s’en rendre compte.

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