Ah ! La jeunesse !

Depuis quelque temps, j’entends de plus en plus souvent certaines de mes connaissances décrier la jeunesse. J’ai peine à croire que le temps vient de me faire passer du côté des "vieux qui ne comprennent rien" que, hier à peine, je ridiculisais avec plaisir. La jeunesse d’aujourd’hui n’est pas différente de celle d’il y a vingt, cinquante ou cent ans. Les esprits aiguisés y sont toujours minoritaires. Ce qu’on appelle le "fossé des générations" ne date pas d’hier ; on a trouvé sur une tablette d’argile babylonienne vieille de 3000 ans les phrases suivantes :

« La jeunesse d’aujourd’hui est pourrie jusqu’au tréfonds, mauvaise, irréligieuse et paresseuse. Elle ne sera jamais comme la jeunesse du passé et sera incapable de préserver notre civilisation »1.

Paradoxe intéressant : la société babylonienne n'existe plus... ;-) 1. P. Watzlawick, J. Weakland et R. Fisch, Changements. Paradoxes et psychothérapie, Paris, Seuil (Points no 130), p. 51.