lundi 14 novembre 2005

In girum imus nocte et consumimur igni

J'aime ce palindrome de Guy Debord pour plusieurs raisons. D'abord, c'est qu'il crache ma vérité toute nue, résumant ce qu'est ma vie, à quoi tourne plus souvent qu'autrement ma quête d’authenticité dans ce monde si souvent fastidieux. C'est que j'écris avec mon sang et, confusion perverse, ne pourrais être lu que par des vampires. Ensuite, c'est qu'il révèle dans sa plus pure expression la noblesse, certes incompréhensible pour l'endoctrinement général, de la création assidue qui ne donne rien d'autre que le plaisir de créer, sans chèque-carotte pour motiver son âne ou trophée-hameçon pour accrocher sa truite. Enfin, c'est que Debord, outre que son nom ressemble au mien, est un sacré révolutionnaire, un des rares qui fut craint tant par les froids et les tièdes que les chauds. Droit devant tous, dangereux pour ses adversaires qui tarissaient leurs piaillements mercantiles et leurs criailleries pro confort devant lui, il dut boire tout son saoul pour ne pas être brûlé par la lâcheté de la plupart. Lui, moi et quelques autres qui se font de plus en plus rares, tournons dans la nuit et sommes consumés par le feu.

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