jeudi 17 novembre 2005

La vie avec mon père

Écouté il y a quelques jours La vie avec mon père en DVD, que j’avais déjà vu au cinéma. Il faut une sensibilité particulière pour apprécier à sa juste valeur ce film de Sébastien Rose. Quelque chose de blessé, profondément, qui sommeille en soi, toujours sur le point de rejaillir, entre le gai désespoir et la quête pure de liberté. Une façon de voir le monde toujours empêchée qui y trouve un mirage de cet inaccessible état de vie au moment présent, hic et nunc ; un pont vers cet espoir toujours inatteignable d'une existence partagée entre la passion pour la poésie, la poursuite de l'amour inassouvissable et le don d'être heureux dans l'extrême complexité du chaos de vivre en attendant de mourir. Si je suis la plupart du temps incapable d'imprégner parfaitement mes lecteurs des sentis puissants qui quotidiennement me renversent tels des raz-de-marée, je me sens encore plus inapte à expliquer l'état troublant qui me submerge à l'écoute de ce film. Il me semble qu'il a été réalisé pour moi, car chacune de ses scènes me comblent et me nourrissent. Quand d'aucuns voient des stéréotypes, des longueurs ou des invraisemblances, j'aspire une œuvre complète à pleins poumons et me revivifie ainsi avec l'impression claire de rentrer enfin chez-moi. De toute évidence, ceux qui n’aiment pas ce film ne vivent pas sous le même ciel que le mien.

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