lundi 18 décembre 2006

Littérature payante

« Or il me semble, une fois encore, que cette attitude nouvelle, cette conception de la littérature payante, n’est pas une idée d’intellectuel, mais une réalité du marché que les écrivains se tuent à justifier et structurer. Quand nos livres, après trois semaines sur un comptoir, parce qu’ils n’ont pas bougé, sont retirés d’office comme des tomates trop mûres, nous ne sommes plus en littérature pour la gloire, mais en littérature pour l’argent. Le modèle de l’écrivain n’est plus le héros militaire ou l’aventurier, c’est le comptable, le courtier. La littérature ne se discute plus dans les cafés enfumés, elle se débat à la bourse des traductions et au coût du papier, à Francfort, à Montréal ou à New York. La littérature a été mise à prix. L’écrivain aussi. Il faut faire le Goncourt. Et il en est de même pour les autres arts. » « “Mon cher”, dit-il en se moquant, “ou vous acceptez de jouer le jeu jusqu’au bout, ou vous ne vous approchez même pas d’une maison d’édition…!” » Jacques Godbout, Le murmure marchand

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