jeudi 22 mars 2007

Mon fanatisme

Tout ce que je fais, tout ce que je dis, tout ce que je pense, tout ce que j'écris est toujours et en tous lieux destiné à conserver cet élan viscéral, ce vouloir intrinsèque de ma personne vers le seul fanatisme que je crois supportable : le désir de liberté. Ce sera sans doute ce qui me perdra. Et, par ailleurs, ce qui me sauvera. Je vois trop de jeunes vieux qui, en accostant sur les rives stériles de la maturité, baissent les voiles de leurs désirs et de leurs rêves, jetant par-dessus bord ce qu'ils sont profondément, pour des trésors promis par moult capitaines démocratiques, que personne, dans les faits, n'a jamais pu tenir entre ses mains, si ce n'est qu'écrasé du coup par le fardeau d'une vie occupée à être toujours absent à soi-même. Ces hommes qui guident, ou que l'on prend volontiers pour guides, ne sont pas totalement à blâmer. Ils subissent eux-mêmes les méfaits de leur conscience de caillou. Le seul reproche honnête que nous puissions leur faire est d'avoir eux aussi choisi de jeter l'ancre de la médiocrité tout en espérant poursuivre leur croisière. Mais des procès, il faudrait en tenir plusieurs : à l'ambition matérialiste, à la nonchalance intellectuelle, à la gendarmerie des pensées, au supermarché des rêves en canne, à la flatterie intéressée, à l'esclavage volontaire...

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