jeudi 12 juillet 2007

Les citoyens du spectacle

Une société qui ne permet pas à ses poètes d'en être, c'est-à-dire en leur interdisant scrupuleusement de ne pas répondre à l'acharnement du gain, est terriblement atteinte. Considérant que ce que nous nommons « société » n'est toujours que le reflet de l'opinion de sa majorité et que la nôtre, de toute évidence, place l'art et l'artiste en dessous de presque tout (à moins que cela ne se consomme dans une allée de Wal-Mart), il va de soi que mon verdict sur mes contemporains est sans appel. Ceci dit, je n'ai pas de haine envers ces esprits secs, ces âmes fades, ces cœurs tristes... J'éprouverais même de la peine pour eux si ce n'était que je n'arrive pas à tenir en considération celui qui toujours s'éborgne lui-même pour rester dans son obscurité. Écrivant ceci, je souris en pensant à toutes ces têtes creuses qui s’acharnent jour et nuit pour faire des artistes des vendeurs et de l’art une marchandise et une chanson de Rue Kétanou me monte aux lèvres : « Y a des cigales dans la fourmilière, et vous n’pouvez rien y faire… »

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