lundi 12 novembre 2007
Il dit, elle dit
Il dit : « C’est un état d’esprit. Ou plutôt d’âme. Le voile surgit lentement, couvre le ciel et empêche toute lumière d’entrer. »
Elle dit : « C’est chimique. »
Elle parle neurones, synapses, neurotransmetteurs, dopamine et sérotonine.
Il parle consomption, lucidité, confusion, état crépusculaire.
Il demande : « Où est le sens ? »
Elle répond : « Quel sens ? »
Il dit : « Je tourne dans la nuit et, tel un papillon inconscient, je suis attiré par ce qui finit par me brûler. »
Elle dit : « Tout passe, il faut s’occuper en attendant. »
Il dit : « C’est exactement ça. S’occuper en attendant… »
Elle pense à travailler, espérer, croire, bâtir, planifier, réunir.
Il pense à danser, chanter, parler, rire, aimer, être un peu moins seul.
Il dit : « Il faut savoir faire ces choses. »
Elle dit : « Tous le font depuis toujours pour les mêmes raisons. »
Il dit : « Tous n’ont pas réussi à le faire. »
Elle dit : « Mais tous l’ont voulu. »
Il dit : « Et où sont-ils allés ? »
Elle dit : « Nulle part. »
Il dit : « Alors quoi ? »
Elle dit : « Comment quoi ? Rien. »
Il dit : « C’est cela, précisément, chirurgicalement cela : c’est un état d’esprit. Ou plutôt d’âme. »
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Je comprends cet état d'esprit... Le nomme-t-on lucidité ? Deséspoir ? Fragilité ? Force ? Un peu de tout ça, peut-être... En attendant d'être brûlé par les flammes, laisse donc encore derrière toi quelques pensées de ce genre.
RépondreEffacerP.S. Il y a un bout de temps que je n'étais pas passé par ici : ça m'a fait de la lecture !