jeudi 20 décembre 2007

Une hypothèse pour expliquer le haut niveau de mortalité avant la mort contemporain

Avant la fin de l'adolescence, aucun endoctrinement possible : toute la puissance du monde ne parviendrait pas à faire que l'adolescence ne soit pas ce qu'elle est par essence : une rébellion. Mais la table est déjà bien mise par l'école, cette grande usine à former de bons citoyens et de gourmands consommateurs. La guillotine est ensuite plus facile à utiliser quand les cous ont été bien préparés.
La vente aux enchères débute : rêves de succès, de carrière, de sécurité, de pouvoir et de bonheur. Rien n'est épargné pour que les dos s'assouplissent. Quelques têtes fortes refusent de plier l'échine ? Voyons comment ils pourront refuser de mettre la tête sur le billot en assumant tous les risques que cela implique de la garder bien haute : avec les rêves, viennent évidemment les menaces voilées, les peurs médiatisées, les conseils ordonnés. Là commence les reniements, les chutes et les concessions. Ici apparaissent les explications, les justifications et les contritions. D'accommodements déraisonnables en accommodements déraisonnables, les poètes diluent leurs vers jusqu'au Rien, les libres penseurs affadissent leurs pensées jusqu'au conformisme, les différents écorchent leur différence, les athlètes de la liberté prennent leur retraite pour entrer au temple de la renommée sociale. Certains jouent à ceux qui jouent le jeu, mais leurs rires cachent tant bien que mal du jaune.
Quoi qu'il en soit, il semblerait qu'il ne faille pas s'en faire : il parait que ce n'est qu'une partie d'eux-mêmes qui se soumet; sorte de reniement partiel qu'ils sauront bien récupérer quand ils auront assez de REER... À moins qu'il ne s'agisse d'une expérience on ne peut plus paradoxale où l'on reste soi-même en reniant une partie de soi-même, plutôt grande que petite.

1 commentaire:

  1. Hmmm excellente réflexion.

    Je me suis mise à réfléchir...
    Mon passage sur les bancs d'école s'est plutôt fait discret. Éleve raisonnable, soumise à l'encadrement imposé, socialement active, mais pas trop.

    Curieusement moi c'est maintenant que je me tiens la tête haute. Que je dérange par mes positions, hurle à l'injustice et prends place avec mes mots.

    Peut-être ai-je vécu l'opression ultime à la maison et qu'aujourd'hui plus rien ni personne n'arrive à la cheville du bourreau qui m'a élevé ?

    Je me suis assez tu...
    Personne ne me gardera plus dans l'ignorance et le silence

    Fière citoyenne qui a décidé de vivre ou du moins qui essaie une vie à la saveur qui lui convient :)

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