samedi 10 mai 2008

Besoin d'amour

Le jugement que nous portons habituellement sur les génies est incorrect. L’idée qu’un génie puisse aller d’un point A à un point C sans passer par un point B n’est vraie que dans une certaine mesure. Cette opinion largement répandue ne tient pas compte de deux facteurs déterminants qui font la race des génies : l’effort surhumain et l’inassouvissable besoin d’amour.

Le premier biographe de Mozart, Xaver Niemetschek, relate que durant son enfance le musicien demandait sans cesse autour de lui si les gens l’aimaient. Il ajoute que si d’aventure quelqu’un blaguait en disant qu’il n’éprouvait pas d’affection particulière pour lui, l’enfant génial fondait en sanglots. La table était bien mise pour l’excellence. Ajoutons à cela l’omniprésence d’un père maladivement motivateur (on sait l’extrême enfance musicale que Mozart a vécue), une capacité phénoménale à la musique, et nous avons une recette pour faire un génie. De même, je pense à un prix Nobel dont j’ai oublié le nom qui déclarait dans un discours que sa plus grande motivation n’avait pas été l’amour de son savoir mais bien son immense besoin d’amour.

Aussi, quand j’entends parler d’un phénomène humain qui surpasse totalement, d’une façon ou d’une autre, ses pairs en talent, quand vient à mes oreilles une histoire de génie, quand enfin j’entends parler de performances phénoménales de la part d’un être humain, je ne peux m’empêcher de penser à ce surhomme avec beaucoup moins d’admiration que de compassion.

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