vendredi 20 mars 2009

Du Red Bull et du Crashed Ice

« Toute l'intelligence du monde est impuissante contre une idiotie à la mode ». - Anonyme - « C'est là le fond de toute politique, panem et circenses, et l'art de gouverner les peuples se réduit en dernier lieu à l'art d'empêcher qu'ils ne s'ennuient. » - Revue de Paris -
Le sort en est jeté ! Le Red Bull Crashed Ice reviendra à Québec en 2010. L'homo festivus, pour reprendre l'expression de Philippe Muray, triomphe sur toute la ligne encore une fois.
Le maire du cirque, Régis Labaume, se frotte déjà les mains en pensant à tout ce bel argent qui tombera du ciel tandis que d'énergiques et caféinés citoyens du monde dévaleront une côte glacée sous le regard émerveillé d'une foule en délire devant tant de spectaculaire spectaculaire. Debout en équilibre sur un ballon, le politicien-commerçant Labaume jonglera-t-il avec quelques canettes de Red Bull en ouverture ? Cela ne surprendrait personne et, il faut l'avouer franchement, ajouterait encore un peu plus d'intelligence et de grâce à l'événement qui est un must pour les véritables propriétaires de la cité, que l'on nomme aussi commerçants quand la novlangue régit le discours, c'est-à-dire tout le temps.
Les citoyens de la côte de la Montagne brimés par l'événement ne doivent pas s'étonner outre mesure de cette conclusion qui suit parfaitement la ligne politique du fricotourisme opérant depuis le début du 400e, au grand bonheur de tous ces banlieusards qui s'ennuient tant dans leur travail et leur vie. Ils viendront d'ailleurs en nombre descendre quelques canettes énergétiques et s'agglutiner le plus près possible pour voir, avant de retourner paisiblement déneiger leur entrée, écouter leur émission préférée, préparer leur souper-entre-amis ou faire toute autre activité conforme à leurs habitudes.
Au travail, le lundi matin, on discutera fort entre collègues de la chute d'untel et des acrobaties d'unetelle, soulevant au passage le triste sort que c'eut été de perdre cet événement majeur qui fait la joie des petits et grands, de sept à soixante-dix-sept ans. On mentionnera avec nostalgie « le spectacle de Paul » et, comme le soleil se couche le soir, chacun retournera à ses affaires, le sourire aux lèvres, l'esprit de communauté dans le cœur, avec l'impression viscérale de faire partie du grand spectacle de la vie. Merci Régis !

1 commentaire:

  1. Il est dangereux de critiquer le troupeau qui va à son auge...

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