vendredi 27 novembre 2009

La grande porte


Quand on a parlé pour la première fois de la grippe A H1N1 (à ce moment encore nommée grippe porcine), la seconde chose qui me soit venue à l’esprit (la première étant « Encore une nouvelle pandémie mortelle, mondiale et payante »), c’est que nous, humains, allions tôt ou tard devoir céder notre place sur cette planète. Je ne veux pas dire pour aller ailleurs, mais bien quitter définitivement et globalement pour nulle part, là où nous nous savons destinés depuis notre naissance; j’ai nommé le néant. Comment cela se passera, j’aimerais bien le savoir, mais contrairement à tous ces autres qui prédisent toujours tout et se trompent tout le temps, je l’ignore et préfère cela ainsi. Sera-ce le manque d’eau, le réchauffement climatique, une guerre totale, un virus foudroyant (comme celui d’Ebola), un cataclysme terrestre ou sidéral ? Impossible de le savoir.

Personnellement, cette idée de fin du monde ne m’émeut pas outre mesure. Je pense certes à mes enfants et mes petits-enfants (qui sont encore à venir) en souhaitant que cette inéluctable fin leur soit évitée. Mais qui sait ? Peut-être devrai-je moi-même y faire face avec eux ? Pour me réconforter, je pense aussitôt à tous ces cons, tous ces petits maîtres, tous ces exploiteurs, tous ces insensibles, tous ces bornés qui disparaîtront du même coup. Avouez qu’un raz de marée noyant tous les imbéciles a de quoi faire naître une palpitation de félicité ? Reconnaissez qu’une Terre devenue désertique est très belle avec ces petits morceaux secs (autrefois humains au cœur sec) qui rappellent la litière de minou ? Je pense également aux malheureux, aux opprimés, aux enfants qui n’ont rien d’autre que leur faim et leur souffrance et je me dis qu’une aussi gigantesque sortie de secours serait majestueuse et magnifique.

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