Des
futilités nécessitent chaque jour un peu plus de nos énergies de vivants. Saisi
dans ses actions quotidiennes, l’homme moderne se comporte comme un rat que l’on
aurait enfermé dans une cage où mille leviers sur lesquels il doit appuyer
déterminent son « bien-être ». En réalité, le rat pourrait tout
simplement se blottir dans un coin et roupiller entre ses repas, mais quelque
chose — croyances, devoirs, espoirs, culpabilité — le pousse à continuer d’activer les leviers. Et
qu'y a-t-il derrière chaque levier ? D’autres leviers évidemment, disposés
inversement dans chaque cage dont les barreaux sont connexes. Quand un levier
est levé d’un côté, de l’autre il s'abaisse immédiatement. Ainsi le rat a-t-il la
confirmation que son effort est justifié : cette force qui agit « contre
lui », annulant continuellement ses efforts, est à même de lui inculquer
la valeur du travail, celle, combien valorisante, de son métier de
pousse-levier.
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