mercredi 7 décembre 2005

De l'université

Comment ces professeurs universitaires, pour la plupart imbus d’eux-mêmes, préoccupés par leurs recherches subventionnées et génératrices de subventions, enfermés dans la tour d’un prétendu savoir la plupart du temps moins utile qu’un bouton de chemise, gardiens de règles bureaucratiques au service des amis, lécheurs professionnels bien positionnés socialement, avaleurs gargantuesques de convention et boulimiques de congrès payés où l’on se renvoie la balle à qui mieux mieux, comment ces professeurs universitaires peuvent-ils aider un jeune esprit à se questionner et, ultimement à comprendre quelque chose à ce monde ? Beaucoup des articles universitaires publiés dans des revues dites « savantes » — comme on dit chien « savant » — ne sont que des renvois d’ascenseur d’amis ou d’espérés ou aspirants amis, rédigés dans un cercle bien défini où l'on récompense au nombre de publications. Quant à la rédaction de articles eux-mêmes, c’est la loi absolue du je-te-cite-tu-me-cites-nous-nous-citons qui règne. En outre, combien de fois ai-je vu un directeur de maîtrise ou de thèse obliger son disciple à mettre leurs deux noms sur un article que l’étudiant avait rédigé totalement seul ! L’université est un Vatican. Même orgueil, même arrogance, même hypocrisie, dirigée par la même ambition, à cent mille lieues de ce qui l’avait fait naître à l’origine. Conversation entendue jadis entre V. N*** et M. T***, professeurs titulaires d’université :« Avez-vous vu la conférence donnée par M. F*** ?— Oui ! Oui ! C'était extraordinaire !— Ce jeune homme est très intelligent.— Je dirais même qu’il a de l’avenir.— C'est un brillant chercheur et un merveilleux communicateur.— Oui, c'est mon ami. » L’université n’est plus guère aujourd’hui qu’un immense centre commercial où des clients peuvent se procurer à fort prix des diplômes vendus par d’anciens clients. La médecine est formelle là-dessus : on voit aujourd’hui plus de diplômés universitaires que de syphilitiques.

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