vendredi 2 décembre 2005

L'hypocondriaque

J’ai un bouton sur le front : ce doit être une tumeur. J’ai mal à l’estomac : voilà un début de cancer. Mes jambes sont douloureuses : c’est la gangrène qui s’annonce. Le verdict du médecin tombe : « Vous êtes hypocondriaque ! ». Je vous l’avais bien dit que j’étais malade ! Sentir la maladie dans son corps. Épier chaque pincement de la chair qui vit, chaque mouvement des humeurs qui se déplacent, analyser chaque fonction naturelle avec la suspicion d'un inquisiteur en manque de sorcières. Cela ne se soigne pas, du moins pas sans affronter la véritable cause qui ne vient pas du corps, mais de l'esprit qui tend à se rapprocher de la mort que, paradoxalement, il craint tant.

Aucun commentaire:

Publier un commentaire