mardi 24 janvier 2006

L'autre télé

Je ne cesse de m’étonner, en me promenant dans les rues le soir, de ce que toutes les télévisions, dans toutes les demeures, soient ouvertes. Tous ces gens n’ont-ils rien de mieux à faire que de s’asseoir devant ce cube lumineux qui répète jour après jour, soir après soir, les mêmes billevesées? Quand j’ai aménagé dans le quartier Saint-Jean-Baptiste, que j’ai quitté deux ans plus tard, je me disais que mes promenades nocturnes seraient éclairées par d’autres phares que celui-là, qui mène inévitablement vers l’abrutissement. Je me trompais. Chaque fenêtre diffusait invariablement cette lueur agitée si particulière. En outre, groupées ainsi dans des immeubles à logements, les lucioles possessives et hypnotiques essaimaient de façon encore plus décourageante. Quand j’y pense, je me dis qu’il faudrait inventer une télévision sans images et sans sons. Premièrement, parce que cette innovation serait plus instructive que son homologue tonitruant ; deuxièmement, parce que ce serait fort utile pour y déposer des objets précieux à ranger dans le grenier, ou pour y planter des fleurs après l’avoir remplie de bonne terre.

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