mercredi 1 février 2006

À propos de la peine de mort

Aujourd’hui, en 2005 : 120 pays sont abolitionnistes en fait ou en droit. 84 pays ont aboli la peine de mort pour tous les crimes. 12 pays ont restreint son application aux crimes exceptionnels (comme ceux commis en temps de guerre). 24 pays sont abolitionnistes de facto, n’ayant procédé à aucune exécution depuis au moins dix ans. 76 pays maintiennent la peine de mort. Dans le camp des démocraties et des États de droit, seuls les États-Unis exécutent régulièrement des condamnés à mort. Sur le plan international, la Commission des droits de l’homme de l’ONU vote chaque année, depuis 1997, une résolution condamnant la peine de mort et l’ONU invite ses membres à ratifier le protocole 2 du Pacte des droits civils et politiques qui interdit les exécutions et invite les pays à abolir la peine capitale ; 53 pays ont à ce jour ratifié cette convention universelle.En 2004, 64 pays ont condamné 7395 personnes à mort, et 25 d’entre eux ont procédé à des exécutions, tuant au total 3797 personnes recensées. Ces estimations d'Amnistie Internationale sont certainement en dessous de la réalité. 97 % des exécutions recensées en 2004 ont eu lieu dans 4 pays : Chine, Iran, Vietnam, États-Unis. Au 1er juillet 2005, 3415 personnes attendaient leur exécution dans le couloir de la mort aux États-Unis. Aux États-Unis, depuis 1973, 121 personnes ont été libérées du couloir de la mort après que leur innocence ait été prouvée. Depuis que la Cour suprême a levé le moratoire sur les exécutions en 1976, 983 condamnés ont été exécutés aux États-Unis à la date du 22 septembre 2005 : 812 par injection létale, 152 par électrocution, 11 par empoisonnement (chambre à gaz), 3 par pendaison et 2 par peloton d’exécution. Selon le Dallas Morning News, quotidien texan, un cas de condamnation à la peine de mort coûte en moyenne 2,3 millions de dollars, soit environ trois fois le coût de 40 ans d’emprisonnement en cellule individuelle au plus haut niveau de sécurité. 112 délits au total sont passibles de la peine capitale à Cuba. À la date du 30 juin 2005, 54 pays avaient ratifié le Deuxième protocole facultatif se rapportant au Pacte international relatif aux droits civils et politiques, visant à abolir la peine de mort de l’ONU, qui permet à un État de renoncer définitivement à la peine de mort. • La vie de tout homme est sacrée et nulle autorité ne saurait voter, juger ou décider de la mort d’un être humain. • La justice n’est jamais à l’abri de l’erreur judiciaire et la peine de mort est la seule peine non rattrapable, irréversible, sans retour! • La peine de mort ne dissuade jamais les criminels de tuer et n’a aucun effet sur les taux de criminalité. Aucun État qui a aboli n’a vu sa criminalité augmenter ! Si l’on compare les chiffres Canada / États-Unis, c’est là où la peine capitale a été abolie qu’il y a le moins de crimes commis! • La peine de mort est une violation des droits humains, un traitement cruel, inhumain et dégradant, une double torture (attente dans le couloir de la mort, exécution). • La peine de mort est un acte de vengeance qui, fondamentalement, légitime la violence alors que la justice doit être rendue pour pacifier les relations sociales et les mœurs civiles. Pour être efficace, la justice doit rester humaine et équilibrée. • La peine de mort frappe principalement des personnes faibles, la plupart du temps sans ressources ni moyen de se défendre, souvent membres de minorités. • En supprimant tout espoir, la peine de mort empêche et dissuade le condamné d’effectuer tout travail de réhabilitation personnelle et sociale; elle postule que l’on puisse réduire la vie d’un homme à un seul acte qu’il aurait commis. • La peine de mort est l’apanage des régimes autoritaires où la justice est, directement ou non, l’instrument du pouvoir politique et un contrôle social omnipotent. Dans une démocratie, la justice étant rendue au nom du peuple, nul ne peut s’arroger le droit de voter la mort en notre nom commun : « not in our name » ! • La justice internationale (Cour pénale internationale depuis le 1er juillet 2002 et tribunaux internationaux de La Haye et de Arusha) écarte la peine de mort pour juger les crimes les plus odieux : crimes contre l’humanité, génocides et crimes de guerre. Le droit international tend vers l’abolition universelle et encourage les États à abolir la peine de mort. (SOURCE : www.abolition.fr)

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