lundi 27 février 2006

Pause

Faire une pause. Un temps d'arrêt. Un vrai. Ne pas lire. Ne pas écouter de télé ou de radio. Faire le vide. Mushotoku, comme on dit dans le Zen. Juste respirer. « Try not to get worry, try not to turn onto problems that upset you… ». S’enraciner à la terre pour nourrir le métal qui contient le feu. Forger la carapace pour empêcher l’explosion… ou l’implosion. Après, relire Bobin vingt fois, entre Michel Tournier et Cioran. Expirer longuement. Laisser aller. Quoi ? Tout. Le troupeau à l’abattoir, les parodies médiatiques, les longues litanies habituelles de ceux qui disent toujours la même chose. Le dire est déjà de trop. Le penser même. Ne pas se crisper. Rester détendu. Contre le vent. Se laisser porter. Par le vent. Remonter le courant mais avec la grâce d’un saumon en rut. Être en rut. Regarder la chair qui palpite le remous insatiable du désir d’exister, de ressentir, d’éviter le sombre, d’ajouter du mieux au pire. Admettre la défaite. La finale. Et jouir en l’attendant. En évitant de faire souffrir. Demander à quelqu’un comment il va. Écouter la réponse. Pour de vrai. Poser la question en premier à soi-même. Et répondre honnêtement. Pour une fois.

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