lundi 13 mars 2006

Les Bouffeurs d'art IV

Tout œuvre qui n’est pas consacrée par les décideurs du bon goût par le sceau de la critique médiatique est vouée à disparaître à court terme. Tout artiste qui se consacre à la création d’une telle œuvre est condamné à l’indigence. À la situation financière pénible s’ajoute le jugement de l’autre, pour qui l’artiste qui réussit est celui qui vend. En général, un artiste qui ne vend pas est considéré comme un artiste manqué. C’est pourquoi on voit beaucoup d’artistes de vingt ans qui expriment leurs idées sans contrainte de mise en marché et si peu d’artistes de ce genre ayant passés le cap des trente ans. Les histoires d’artistes qui ont vécu dans la misère toute leur vie et qui n’ont été reconnus qu’après leur mort font chic dans une discussion de galerie, mais dans la réalité concrète de l’artiste contemporain, elles n’ont aucune valeur. Tout se passe en fait comme si, aujourd’hui, le jugement artistique avait atteint ce point où l’erreur est impossible. C’est pourquoi ne sont considérés que ceux qui possèdent d’ores et déjà cette reconnaissance du marché de l’art.

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