Les enculés de Cézanne

Dans l’édition de la correspondance du peintre Cézanne, on trouve une lettre adressée à son fils où il est écrit :

« Décidément on ferait une curieuse ménagerie avec tous les professionnels de l’art et leurs congénères. […] La prétention des intellectuels de mon pays, tas d’ignares, de crétins et de drôles. »

Les passages où l’on peut sentir la triste solitude de l’artiste sont nombreux. Je compatis et il m'est facile de le comprendre. Mais j’ai ris comme un fou en constatant que dans la lettre originale, Cézanne écrivait :

« La prétention des intellectuels de mon pays, tas d’enculés, de crétins et de drôles. »

En voulant faire preuve de bon goût, en censurant un mot, ils n'ont fait que lui donner raison d'avoir utilisé précisément ce mot-là...