mardi 19 septembre 2006

Le rire du Bouddha

On les voit et les entend rire. Ce n’est pas le rire du Bouddha, paisible, détaché, serein, mais une hilarité de fuite, un ricanement de panique, qui ne peut qu’aboutir à un rictus crispé, plus près du déni que de la conscience de la supériorité de l’être intérieur sur ce qui lui arrive à l’extérieur. Tout est bon pour blaguer, toute farce grasse, tout dessin ironique, toute marque de popularité par le rire est bonne pour satisfaire leur minuscule appétit de ressentir. Ils ne sont que par l'autre et d’autant plus quand ce qui les fait si bien rigoler et qu’il partage est approuvé par un troupeau bêlant son manque à l’unisson. Le véritable rire, tel celui de Merlin ou Siddhârta, ne fait jamais la une. Ce serait trop dangereux.

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