dimanche 18 février 2007

Varia dominical

Le paradoxe du feu : il réchauffe et donne de la lumière, mais il peut aussi consumer. Qu'est-ce à dire quand il est intérieur ? Attitude du lichen : attendre les rares rayons de soleil et s'en satisfaire pleinement; mieux, survivre grâce à eux. Sentiment de malaise en relisant Bataille : est-il possible qu'un esprit puisse s'ouvrir sur tant d'idées sans carrément se fendre ? Il n'y a qu'une seule issue pour tous : je me sens soudain léger en y pensant. Comme un chêne, j'ancre mes pieds sur le sol et impose le silence. À qui ? À tous ceux qui cohabitent en moi. Souverain en cet instant, je peux enfin observer pour de vrai. La sensiblerie humanitaire, champignon parasite nourri par le manque de puissance, doit être systématiquement différenciée de la compassion qui vient de la force de l'âme. Rares sont les criminels --- au sens étatique du mot --- qui sont à la hauteur de leur crime. Une fois enlevés les brutes, les jaloux, les peureux, les faibles, les mercenaires, les malheureux, les sots et les désespérés, il ne reste presque personne. Un ours, même profondément endormi, fait entendre un souffle terrifiant. Athée ou non, il faut choisir son image : ou le dieu ensanglanté mis à mort par les justes, ou le danseur dionysiaque chantant et riant. Mais il n'est pas facile --- quand on ne le veut pas vraiment --- d'échapper aux nécropoles que sont inconsciemment les religions modernes. Toutes, sans exception. Et celui qui se targue de l'athéisme le plus dur est souvent le plus à même d'être fortement imprégné de religiosité en son inconscient.

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