mardi 3 février 2009

Intemporelle révolte

Serai-je né à une autre époque que la nôtre, je n’en aurais pas moins été en révolte. C’est que ce n’est pas la fadeur du temps ou la chasse à l’espoir qui m’emporte, mais bien l’action menée avec conviction d’utilité. De tous temps les hommes n’ont cessé de s’agiter, de gesticuler, de bavarder, de chercher et, surtout, de désirer sans fin. La terre a dans le ventre des milliards de cadavres grouillant de vers qui passèrent leur vie entière à dire : « J’y arrive presque ! », « Dès demain ! », « Il faut bien… ». Que les biens portants d’aujourd’hui soient au plus près de ces corps en décomposition est pour moi aussi évident que la course du soleil quotidienne. Cherche-t-on à me convaincre d’un sens, de l’existence d’un dieu ou de la valeur d’une action accomplie, je me braque et je ris jaune. Je n’arrive pas à croire, à espérer, à faire semblant ou à oublier.

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