Dans un article récent intitulé avec condescendance Petit rappel sur la démocratie, Alain
Dubuc démontre encore à quel point il est un journaliste de mauvaise foi.
D’entrée de jeu, il affirme que la récente offre
gouvernementale pourrait être acceptée par les étudiants sans qu’ils y
perdent leur honneur, précisant tout de suite que cette offre ressemble
beaucoup à ce que lui-même proposait dans un précédent brouillon. Rien que pour
cette association d’idées, l’offre mérite d’être rejetée.
Le porte-parole de la « grosse presse à Power »
continue sa descente en piochant sur la liberté pour un peuple de manifester
son mécontentement : « Nous ne vivons pas dans un régime de démocratie
directe où les décisions se prennent dans la rue. Nous vivons dans une
démocratie parlementaire, où il faut accepter qu’à un moment donné, c’est le
gouvernement qui fait les arbitrages et qui décide. » Cet usage d’ « un
moment donné » laisse supposer qu’on peut se révolter contre les décisions
injustes et absurdes d’un gouvernement,
mais que si nous ne sommes pas entendus, il faut rentrer chez soi, tête basse
et queue entre les jambes. Faudrait-il rappeler à Monsieur Dubuc que l’histoire,
québécoise ou mondiale, regorge d’exemples où des dirigeants élus ont été renversés
pendant leur règne odieux, suite à des décisions injustes soutenues à coups de
matraque par les forces de l’ordre ?
Plus loin, Monsieur Dubuc joue au statisticien pervers en
affirmant que « les deux tiers des étudiants ne participent pas à la
grève. », sous-entendant ainsi que cette grève n’est due qu’à une minorité
banale. Mais un homme comme lui, posté si près des grosses poches québécoises, ne
peut ignorer que les statistiques sont des menteuses et, surtout, que beaucoup
d’étudiants qui ne sont pas en grève ne sont pas moins contre la hausse des
frais de scolarité. Les finissants qui craignent trop pour leur session, les
étudiants d’un cégep ou d’une université où la grève a été rejetée (dans
certains cas par une très faible majorité), pour ne nommer que ceux-là.
Enfin, Monsieur Dubuc sombre carrément dans la pop-psycho bon marché : « On
peut y [la grève étudiante] voir l’expression collective du phénomène de l’enfant-roi,
typique de cette génération à qui personne n’a jamais dit non. » Tant qu’à
y être, il aurait pu justifier ses propos en citant Le Secret ou Parents gros bon
sens, comme l’a fait l’obtuse Josey Arsenault en commettant un article où
elle compare les étudiants en grève à des enfants en crise. En infantilisant
ces adultes en droit de voter qui se mobilisent courageusement et tiennent des discours
intelligents, Alain Dubuc et Josey Arsenault exposent un des problèmes majeurs de
ce conflit, qui est le manque de respect total de ces brahmans pour ce qu’ils
considèrent être une caste inférieure. Cette légèreté est proche de l’incompétence,
et on en vient inévitablement à se questionner sur les qualités journalistiques
de qui tient de tels propos.
Ils oublient sans doute que ces jeunes ne se battent pas que pour leur petite personne, mais pour un concept qui dépasse de loin la motivation égoïste qu’ils leur prêtent. Quant aux enfants-rois, il serait bon qu’ils se demandent comment une génération comme la leur a osé profiter de toutes les valeurs québécoises contre lesquelles elle se bat désormais.
Ils oublient sans doute que ces jeunes ne se battent pas que pour leur petite personne, mais pour un concept qui dépasse de loin la motivation égoïste qu’ils leur prêtent. Quant aux enfants-rois, il serait bon qu’ils se demandent comment une génération comme la leur a osé profiter de toutes les valeurs québécoises contre lesquelles elle se bat désormais.
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