lundi 21 mai 2012

Vire-capot


Hier, ma fille de 12 ans m’a demandé : « Papa, dis-moi, c’est quoi un vire-capot ? ».

— Bien, dans la vie, tu vois ma belle, les gens ont des opinions sur certaines choses. Parfois, ces gens décident de parler publiquement et de défendre ce qu’ils croient être juste.

— C’est ça, un vire-capot ? Quelqu’un qui défend ses opinions ?

— Non, ma belle. Vois-tu, le monde est principalement contrôlé par deux réalités : l’argent et le pouvoir. Ces deux réalités procurent des avantages que beaucoup de gens aiment : la sécurité, le confort, les grosses maisons en banlieue… Et il arrive que certaines personnes qui ont des opinions les changent pour obtenir l’argent et le pouvoir. Ce sont des vire-capot.

— Mais comment on peut changer d’opinion comme ça ? C’est pas possible !

— Je ne sais pas, il faut probablement se marcher sur le cordon du coeur et avoir plus que tout le désir de la sécurité, du confort, des grosses maisons en banlieue.

— Tu en connais, toi papa, des vire-capot, papa ?

— Pas personnellement, mais les médias sont remplis de gens comme ça.

— Tu as un exemple ?

— Oui : il y a un journaliste qui travaillait avant pour le journal Voir, un journal qui parle principalement des arts et de la culture. Ce gars avait une chronique dans laquelle il défendait la culture, la liberté, la justice. Eh bien, ce gars, un jour, est allé travailler pour un journal populaire et il a fallu qu’il tienne un discours contraire à celui qu’il avait toujours tenu pour obtenir et garder cet emploi.

— Ark ! Ça ne doit pas être facile de faire ça !

— Non, c’est certain. Au début, ça doit être épouvantable. Mais je crois qu’on doit finir par s’habituer, et même finir par croire que les opinions qu’on avait au début pour plaire aux patrons viennent de soi-même.


En réponse au billet de Richard Martineau : La crise expliquée aux enfants.

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