« Toutes les raisons sont bonnes pour rendre les armes et se laisser couler. »
Pierre Falardeau, La liberté n’est pas une marque de Yogourt
La quarantaine est une tueuse de libre pensée.
La bedaine tire
vers l’avant et fait tomber à genoux. En manifestant des signes d’usure, le
corps nourrit le désir de sécurité et, par conséquent, gruge peu à peu celui de
liberté. La vaillante franchise de la vingtaine s’efface doucement sous la
diplomatie frileuse de la quarantaine. Manque de temps et manque de courage se
confondent insidieusement. Les loisirs mangent la rébellion, le confort bouffe l’indépendance,
les soirées télé étouffent la pensée. Les genoux plient, et beaucoup de ceux
qui se tenaient encore debout s’en vont rejoindre ceux qui sont à genoux depuis la
vingtaine, ou depuis toujours. C’est l’âge du confort et de l’indifférence, l’ère
du sommeil volontaire.
Voilà venu le triste jour où le Docteur Jekyll, se croyant toujours Monsieur Hyde, sodomise Monsieur Hyde.
La quarantaine est une machine à transformer à peu près n’importe
qui, à son insu, en petit bourgeois.
Écrire ceci est une panacée.
Et qu'arrive-t-il lorsque l'on refuse de le devenir malgré tout ? Que l'on a pas de bedaine et que l'on préfère mourir debout que de vivre à genoux ?
RépondreEffacerMéphisto
@ Méphisto : on survit.
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