mardi 16 avril 2013

Boston, Bagdad ou Kaboul

On appelle fin du monde le jour où le monde se montre juste ce qu'il est : explosible, submersible, combustible, comme on appelle guerre le jour où l'âme humaine se donne à sa nature. Nous vivons avec le feu qui brûle, l'eau qui noie, le gaz qui étouffe. Nous vivons avec la haine, la bêtise. Ce sont nos risques. 
Jean Giraudoux, Sodome et Gomorrhe

C'est ma cadette qui m'a annoncé le drame. Branchée aussitôt sortie de la polyvalente, elle avait vu la nouvelle sur son iPod, par l'entremise d'un blogue qu'elle visite quotidiennement. Ça venait à peine d'arriver.

Elle m'a demandé plus tard, après le souper : « Tu as vu ce qui est arrivé au marathon de Boston ? » Non, je ne savais pas. Je ne suis pas connecté au soluté virtuel. En quelques secondes, mon écran m'a montré l'horreur. Aussitôt envahi par une triste lassitude, je me suis dit : pour poser un tel geste, cibler des spectateurs, des femmes, des enfants innocents, il faut certainement être un peu fou et totalement aveuglé par une colère terrifiante. Une rage sourde, qui enfle depuis longtemps, qui gronde au point de faire perdre toute empathie, tout respect, toute humanité. 

J'ai aussi pensé à Maximilien de Robespierre. Des innocents meurent depuis toujours pour soulager la haine des petits contre les grands. Des tarés qui se vengent de la misère que leur font des plus tarés en frappant sur des innocents. Dans l'absolu, on dit que personne n'est complètement innocent, mais c'est là de la poutine rhétorique qui ne se mange que dans les livres ou dans des colloques de philosophie. Dans le réel, elle est indigeste, voire poison. Un enfant de huit ans est mort là, en regardant des marathoniens accomplir leur exploit. Cela suffit à tout condamner. Un seul innocent meurt, vous en êtes la cause, vous êtes désormais mon ennemi. Dans mon livre de vie, ça n'existe pas, les dommages collatéraux. Et cela vaut pour tout le monde.

Naïvement, je souhaiterais qu'on tire quelque chose de ce carnage : un peu plus de compassion, un peu moins de haine. Des convictions aussi : qu'il n'y a jamais de guerre juste; qu'un assassin est un assassin, qu'importe la victime; enfin et surtout, qu'un enfant tué par la politique est une immondice inacceptable, quand bien même cela se passe à Boston, Bagdad ou Kaboul.

Mais je sais bien qu'on voudra encore laver le sang avec du sang. C'est dans notre nature, encodé dans nos gènes, fixé dans notre cerveau reptilien.

2 commentaires:

  1. Beau ti-texte Guy !
    Voici un peu ma vision concernant BOSTON : ... Manipulation des autorités Amaricaines, dans le but de ... deviner un peu ... !
    Ouep, je trouve justement, que ca sent la maguouille Amaricaine, comme celle du 11 sept ... Manipulation a l'interne même des autorités USA, pour semer la peur et la terreur au sein du peuple Amaricain et leurs voisins (comme nous, le Canada), afin de mieux manuipuler les citoyens et justifier des nouvelles dépenses (armes, et etc...) des États, pour l'Anti-Terrorisme ... ! On la connait la Stratégie maintenant, mais ca empêche pas qu'ils continuent de l'utiliser ! Cheker ben ca, ils vont mettre ca sur le dos d'une cellule Terrosiste d'un pays qui déteste Israel, ou bien meme de PingPong le dictateur-fou Coréen ! ;))

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  2. C'est incroyable de penser que le peuple Etats-uniens est trop puissant pour se faire toucher par le terorisme. QU'IL n'y a juste eux qui peuvent se faire mal.De se dire, ¨Voyons ils sont trop fort, personne ne peut s'attaquer a eux¨. Personnellemnt a chaque fois que j'ai mis mon nez dans des histoire autres que les miennes j'assumai le risque de me faire un peu ecclabousser. Faudra voir si l'acte ne viens pas de l'interne (un malade etats-uniens ça se peut). Et si c'est un acte terroriste venu d'ailleurs, j'espere qu'ils auront la sagesse de repondre par autres chose qu'un tapis de bombe. Yves D.

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