samedi 28 janvier 2006

Le "X" au microscope

"Le Devoir, 26 janvier 2006 L’affaire CHOI-FM : conscience politique ou néopopulisme ? Jean-Michel Marcoux – Jean-François Tremblay Étudiants à la maîtrise en sociologie à l’Université Laval Cet article rend compte de certaines des conclusions provenant d’un rapport de recherche élaboré pour le compte du Centre d’étude sur les médias de l’Université Laval. Extraits […] Dans cette affaire, la contestation de la décision du CRTC a ceci de particulier que la démarche juridique entre les parties concernées s’est accompagnée d’une mobilisation populaire massive […]. […] on constate que le groupe d’individus mobilisés est essentiellement composé de jeunes hommes appartenant à la classe moyenne inférieure (ce que notre recherche a confirmé), lesquels sont traditionnellement réputés peu enclins à une participation active à la vie publique. […] notre étude révèle en effet que cette contestation est à première vue porteuse d’une consistance politique car les auditeurs et leur station semblent avoir en partage certaines valeurs sociales et politiques qui relèvent d’un conservatisme à l’américaine. Les uns comme les autres portent des valeurs individualistes et parlent d’un désengagement massif de l’État et de la libéralisation des marchés, tout ceci étant bien sûr animé par un anti-syndicalisme cinglant. […] nous constatons qu’un fort caractère d’asymétrie se dégage de ce phénomène d’homogénéité du discours. […] cette affaire n’est qu’accidentellement politique. […] la grande majorité des auditeurs a affirmé ne s’être jamais intéressée aux questions politiques (même celle de la liberté d’expression) avant que la menace de fermeture de la station ne soit présentée sous cet aspect. […] il a été frappant de voir comment les personnes interrogées ont exprimé leurs opinions de manière prompte, rapide et catégorique, sans pour autant être en mesure de les argumenter ou de les justifier. […] le discours des auditeurs est en tout point le reflet de celui des animateurs. Ce mimétisme s’est confirmé lorsque nous avons interrogé les auditeurs sur les opinions sociales et politiques qu’ils défendaient : en effet, en ce qui a trait au volet social et politique, les réponses qu’avançaient les auditeurs ainsi que leur signification étaient systématiquement limitées à celles que nous pouvions entendre sur les ondes le matin, le midi ou dans les jours précédents les entrevues. […] le discours auquel adhèrent les auditeurs exerce une emprise extrêmement forte chez eux."

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