jeudi 26 janvier 2006

Plume paradoxale

Le paradoxe de ce que j'écris : D'une part, une rage sourde contre la misère du monde, une colère volcanique devant la vie devenue système; d'autre part, une quête acharnée pour retrouver le rire pur de l'enfance dans cette vie désenchantée. Je connais quatre petits envahisseurs qui peuvent débarquer et dévaster mon territoire ou instantanément conquérir mon coeur. Je commence à peine à comprendre que je ne suis pas devenu une grande personne. Je n'ai que peu des attributs que l'on accorde habituellement à ceux que l'on nomme ainsi. Je ne suis pas non plus resté enfant : trop de soucis, pas assez de jeu, trop de sérieux, pas assez de bêtises. Où suis-je alors ? Quelque part entre les deux, à un endroit que peu fréquente ou voudrait fréquenter. Ce n'est pas un manque, comme si je m'étais arrêté en chemin, mais plutôt une autre voie empruntée jadis quand la route de ma vie prenait un détour entre le sérieux sombre et l'infantilisme égoïste. Je suis irréconciliable avec tous les ça va de soi de la vie. Il faut oser dans la contrainte du dehors et avec le risque de retournement contre soi-même. Cesser d'être différent envers le monde et s'intégrer à rebours dans le courant. Sinon la chute, la noyade et les rires gras qui vont avec.

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