mercredi 18 janvier 2006

V.O.A.

Certains ressentent une grande fierté à dire qu’ils écoutent leurs films en anglais. Je sais bien qu’écouter un film dans sa version originale est toujours préférable à un doublage, surtout quand celui-ci est mauvais. C’est devenu un classique de rire de certains doublages qui sont en effet ridicules. Comment ne pas s'esclaffer en reconnaissant Yves Corbeil ou Bernard Fortin dans les rôles de Rambo ou de John MacLain…! Combien de fois me suis-je moi-même réveillé tout en sueur, après avoir rêvé que la scène légendaire où Gandalf combat le Balrog sur le pont de Khazad Dum était doublée par Réal Giguère ! Mais il n’en demeure pas moins que certaines personnes poussent leur désir de version originale un peu loin, quand ce n’est pas carrément dans l’idolâtrie de l’anglais. Quand on me dit qu’il faut écouter un dessin animé en version originale anglaise, je ne peux m'empêcher de sourciller. Tout dessin animé n’est-il pas un doublage à l’origine ? Si l’on désire absolument entendre la voix de Mike Myers ou de Cameron Diaz en doublage, cela dénote sans aucun doute autre chose… D’autre part, quand oserons-nous leur dire qu’il n’est pas logique, pour un francophone, de lire In Search of Lost Time de Marcel Proust (mais À la recherche du temps perdu en français), Thus Spake Zarathustra de Nietzsche (mais Also sprach Zarathustra en allemand), ou The Alchimist de Paulo Coelho (mais O Alquimista en portugais). Et s’ils ne lisent pas l’allemand ou le portugais, pourquoi ne lisent-ils pas la traduction dans leur langue natale ? Et n’allez pas me dire que c’est pour apprendre l’anglais. Ils lisent déjà TOUS leurs livres et visionnent TOUS leurs films en anglais ! Il existe une anecdote savoureuse à propos de la traduction littéraire. Edgar Allan Poe, le célèbre écrivain de récits fantastiques, fut plus apprécié en version française que dans sa langue originale, l’anglais. On a fini par croire que c’était grâce au traducteur qui avait sans doute amélioré l’œuvre au passage. Son nom était Charles Baudelaire.

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