vendredi 16 mars 2007

Vendeurs à vendre

« La bourgeoisie a dépouillé de leur auréole toutes les activités qui passaient jusque-là pour vénérables et qu’on considérait avec un sain respect. Le médecin, le juriste, le prêtre, le poète, le savant, elle en a fait des salariés à ses gages. »[1] Ce faisant, elle est parvenue à enfermer le créateur et son esprit dans un cercle vicieux mercantile duquel il est pratiquement impossible d’échapper, sauf par la misère. Mêmes les élans révolutionnaires, en autant qu’ils ne mettent pas en péril la structure bourgeoise, c’est-à-dire tant et aussi longtemps qu’ils demeurent dans l’espace clos de la pensée, sont récupérés par l’économie de marché et proposés comme possibilités marchandes au même titre que n’importe quel autre objet de la production commerciale consommable et jetable. Cela même que j’écris, à partir du moment où un banquier ou l’un de ses différents représentants dans l’échelle de la production et de la rentabilité littéraires y voit une possibilité de plus-value, devient potentiellement vendable et récupérable sans risque. [1] Karl Marx, Manifeste du parti communiste.

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