dimanche 30 novembre 2008

Entre deux cris

On arrive dans la vie en criant. Ce premier cri dure toute la vie. En quittant le nid où il a muri pendant neuf mois, le nouveau-né entre dans le cercle infini du désir. Manque. Peur. Besoin de ressentir encore et encore ce qui plaît. Incontrôlable et continuel effort pour éviter ce qui déplaît. L’ouroboros qui se dévore la queue est une figuration de ce manque qui soudain se fait sentir, de cette douleur que l’on craint. Et qui durera jusqu’au dernier souffle, après avoir hurlé, intérieurement ou concrètement, juste avant la rupture du cercle, la délivrance finale. Entre ces deux cris ? D’autres cris, d’autres peurs. Mais aussi, la satisfaction des désirs, le soulagement qui l’accompagne. Celui aussi de voir certaines de ses peurs demeurer au loin, plusieurs souffrances diminuer, puis disparaître complètement. Victoires dans l’arène de Maya, réussites dans Samsara.

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