« Le grand soleil
à cinquante cennes par jour,
Ça vaut la peine d'aller faire son p'tit tour. »
Ça vaut la peine d'aller faire son p'tit tour. »
Lit vert, Plume Latraverse
L’argument est sur toutes les
tribunes depuis le début du conflit étudiant : l’augmentation des frais de
scolarité correspond au prix d’un café par jour.
On dirait une publicité de Subway :
« 12 pouces, 5 dollars ! » Les marchands marchandent et les gérants
de caisse populaire caissepopularisent. Le premier ministre parle comme le patron
d’Ameublement Tanguay et on applaudit. C’est que, présentée ainsi, l’augmentation
paraît dérisoire et ceux qui la contestent ont l’air d’enfants gâtés. Mais c’est
oublier que tout ou presque, ramené à un paiement quotidien semble ridiculement
bas.
Le journal à 25 cents par jour.
Un écran plasma 43 pouces à 80
cents par jour.
Une Saab à 16 dollars par jour.
Et pourquoi par une maison de 200 000
dollars à 31 dollars par jour? Et le gars de se dire qu’il fait 80 dollars par
jour… Pourquoi pas ?
C’est l’attrape des commerçants.
Et qui fonctionne si bien que le taux d’endettement des Québécois était de 18025
$ par personne en juin dernier.
Que des crosseurs vendent leurs
cochonneries en utilisant ce subterfuge mathématique, soit. Mais qu’un chef
politique se comporte en vendeur de voitures est honteux.
« Tous ces affrontements pour 50 cents
par jour... », clame Jean Charest l’œil triste. Il faudrait pourtant lui
dire, à notre PM, que le problème avec les 50 cents, c’est qu’ils ont la
fâcheuse tendance à s’accumuler dans la vraie vie. Et quand on gagne dix
dollars de l’heure, les 50 cents additionnés finissent par gruger tout le
budget.
Il faudrait aussi lui rappeler
que l’éducation n’est pas un bien de consommation, mais une richesse sociale
qui a fait ses preuves. On pourrait lui signaler au passage que l’Université n’a
pas à suivre les mêmes normes que l’entreprise privée, que son but ultime n’est
pas de répondre aux besoins du marché. Que penser les études en termes de rentabilité est contraire à l'essence même du savoir.
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