« Opportunisme : ligne de conduite politique dans laquelle la tactique se détermine d'après les circonstances, en transigeant, si nécessaire, avec les principes ». C'est ce que le gouvernement fait actuellement dans le conflit étudiant. Parce qu'il voit dans cet affrontement une occasion en or de reprendre de la popularité, Jean Charest joue les durs-à-cuirs. Mais où était donc cette bravoure quand il s'agissait d'écouter 80 % de la population qui exigeait une enquête publique sur la corruption dans le monde de la construction ? Jamais on n'avait vu des dirigeants s'esquiver autant. Là, les choses sont différentes : les étudiants ne financent pas le parti, ils n'ont pas de Rambo dans leurs rangs et leur pouvoir économique est très précaire, comme en fait justement foi la persévérance dans leur demande.
Et le bon peuple mord à pleines dents dans cette pomme empoisonnée. Et ils en redemandent. On aime dormir sur ses certitudes au Québec. Et quand les habiles propagandistes libéraux démonisent le président de la CLASSE, on hurle à l'unisson, contents d'avoir trouvé le responsable de tous ces dérangements sociaux. Un jeune homme d'à peine vingt ans serait directement responsable des dérapages. Exit la sourde oreille gouvernementale, exit les milliers de jeunes qui sont dans les rues, exit les enragés qui profitent des manifestations pour péter les plombs en attendant la prochaine élimination du Canadien, exit aussi le 50 % de québécois qui sont en accord avec les étudiants.
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