lundi 21 janvier 2013

Lire la nuit

Longtemps je me suis couché tard. Et cela recommence dès que me tombe un bon livre entre les mains. À part le sexe, je ne connais pas d'activité aussi exaltante qu'une lecture qui s'étire dans la nuit. Je ne sais combien d'aubes j’ai espérées tardives dans l'espoir de terminer un roman ou un essai qui m'avait tenu éveillé depuis la veille au soir. Le silence devient alors une musique, celle de la solitude nocturne. Les « gens montre en main » ne connaissent pas cet espace temps de lecture qui se dilate, tandis que les seuls repères temporels sont les pages que l'on tourne. Pour eux, le matin est un effroi non seulement inévitable, mais un futur qui ronge sinistrement leur veille.

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